Adieu Mona

Sono ancora incredulo nello scrivere queste righe. Difficile credere che il gelo del destino possa spazzare una rosa fragrante. Mona era così: l'eleganza della figura longilinea, l'armonia dei gesti, un gusto francese fin nel midollo e l'amore per la perfezione fin nei minimi dettagli. Parlandole scoprivi che quella compostezza riservata, quella timidezza nel raccontarsi si scioglieva nell'entusiasmo per la sua arte. In quei momenti gli occhi le si illuminavano di una luce talmente intensa da rimanerne rapiti. Me li ricordo ancora quando a settembre a Firenze mi complimentai per il suo strepitoso Oud custodito in un packaging raffinatissimo. Ricordo che le strappai un sorriso parlandole di quando sei mesi prima me lo aveva fatto provare in anteprima, orgogliosa ed emozionata della sua creazione come un bimbo. Sempre a Firenze, mi disse: "Aspetta, voglio farti sentire un'anteprima, è una fragranza alla rosa". E furtiva come una scolaretta estrae dalla borsa un piccolo campioncino e me lo porge con lo sguardo trepidante. Mi racconta che è un progetto che coltiva da molti anni, da quando si era innamorata del profumo di una rosa speciale, che cresce nel giardino di Edmond Roudnitska a Cabris. E' così che l'ho conosciuta, una rosa la cui passione profuma tutto ciò che la circonda. E' così che la ricorderò, ogni volta che sentirò una sua fragranza. Ciao Mona.

I can't still believe it as I write down these lines. It's hard to believe that the destiny's ice can sweep away a fragrant rose. Mona was like that: the elegance of a long-limbed figure, the harmony of gestures, a french taste to the skin and the love for perfection to the smallest details. Talking to her one could find that the reserved calmness, the shyness while speaking about herself would melt into the enthusiasm for her art. That moments her eyes were shining with such an intense light that one cound't help but being enchanted. In September in Florence I still remember when I congratulated her for her mesmerizing Oud housed in such a refined packaging. I remember getting her smile as I recalled how proud and thrilled about her new composition she was when she led me try it as a preview. Later in Florence she said: "Please wait, I'd like you to smell something, it's a rose based fragrance" and stealthy as a schoolboy she pulled out of her bag a small vial and gave it to me looking at me trembling. She tells me it's a project she's cultivating since years, since when she felt in love with the smell of a special rose growing in Edmond Roudnitska's garden in Cabris. It's like that I got to know her, a rose who's passion scents everything surrounds her. It's like that I want to remember her, every time I'll smell one of her fragrances. Ciao Mona.

Je n'arrive toujours pas à croire à la nouvelle au moment où j'écris ces lignes, tant il est difficile de se dire que le gel de la mort a pu emporter une rose odorante. Mona était ainsi: l'élégance de sa silhouette longiligne, l'harmonie de sa gestuelle, un goût typiquement français dans son apparence, et un perfectionnisme soucieux des plus menus détails. En s'entretenant avec elle, on pouvait avoir l'impression que son calme empreint de réserve et que la timidité qu'elle manifestait lorsqu'on lui demandait de parler d'elle se dissipaient lorsqu'elle évoquait son amour pour son art. Alors, son regard brillait d'un éclat si intense qu'on ne pouvait que tomber sous son charme. En septembre dernier, à Florence, je me souviens l'avoir félicitée pour son fascinant dernier parfum en date, Oud, lové dans son si élégant écrin. Je me souviens du sourire qui s'est affiché sur son visage quand je lui ai fait part du ravissement qu'avait provoqué en mois cette nouveauté qu'elle m'avait fait tester avant même que le parfum ne soit commercialisé. A cette même occasion, elle m'avait dit ensuite "Attendez, j'aimerais bien vous faire sentir autre chose; il s'agit d'un parfum autour de la rose". Et, avec d'infinies précautions, elle sortit de son sac à main un petite fiole et me la tendit en tremblant, sans me quitter du regard. Elle me dit qu'elle travaillait à ce projet depuis des années, depuis qu'elle était tombée amoureuse d'une rose bien particulière qui poussait dans le jardin de son maître, Edmond Roudnitzka, à Cabris. C'est ainsi que je l'ai connue: une rose dont la passion embaume tout ce qui l'entoure. Et c'est ainsi que je souhaite cultiver son souvenir dans ma mémoire, à chaque fois que je sentirai l'une de ses créations. Ciao Mona.